Pour clore le projet « Contrôle continu » piloté par Sandra Mévrel, professeur de philosophie au lycée Jean Renou, projet qui aura rythmé l’année scolaire 2018-2019, la Journée de l’Europe nous donnera l’occasion de « penser le temps présent » à travers l’art et les sciences humaines.
L’espace européen manifeste un paradoxe, puisqu’il se présente à la fois comme espace de libre-circulation des flux de marchandises, de capitaux et de citoyens européens mais aussi comme un espace fermé à la liberté de circuler des personnes extra-européennes. Dans la réalité, aucun mur n’empêche les exilés de passer, alors que cherchent les États européens en augmentant la difficulté de passer les frontières ?
En matinée, à 10 h 30, le spectacle « Travers de frontières », suivi d’un bord de scène avec les artistes Marie Lasserre et Thierno N’Diaye, offrira à tous les élèves de Première du Lycée l’occasion de « connecter sciences humaines (anthropologie) et arts (danses sabar et afro-contemporaines, piano classique, chants sénégalais, théâtre, bongo, djembé).
Ce spectacle est le fruit de la rencontre et de la vie commune, à travers divers pays entre une chercheuse étudiant les migrations (Marie) et un migrant danseur (Thierno), une femme et un homme, un Noir et une Blanche, une pianiste amatrice et un artiste professionnel, entre deux personnes dont les pays sont liés par l’Histoire (esclavage et colonisation notamment), entre deux personnes qui voyagent pour des raisons distinctes et avec des risques différents. Basée entièrement sur la thèse en anthropologie de Marie et sur les parcours migratoires de Thierno, il évoque les migrations des Sénégalaises et Sénégalais vers le Maroc puis vers l’Europe. »
L’après-midi, ouvert à l’inouï, invitera les élèves à découvrir deux créations d’élèves :
À 13 h 30, à la salle des conférences de la Mairie, le court-métrage « Musiques plastiques », réalisé par 8 élèves de Terminale Littéraire avec la vidéaste Rossana Bonfini.
Ensemble, elles ont inventé une fiction pour présenter le travail de création musicale fait par les élèves de Première et des adultes handicapés résidents de l’ESAT Jean Bernard.
À 14 h, à l’ancienne prison, la performance musicale « Musiques plastiques », création des élèves de Première optionnaires de musique et des résidents de l’ESAT sur les Imachinasons, accompagnés par le plasticien-musicien Patrick Deletrez et le muscien Franck Assémat
« Les Imachinasons, orchestre de machines bruitales, sonores et lumineuses, imaginé et réalisé par Patrick Deletrez, est installé à l’ancienne prison de La Réole. Que faire de ces drôles d’individus bruitistes ? Peut-on jouer avec eux ? Pouvons-nous faire de la musique ? Accompagnés par Franck Assémat et Patrick Deletrez, des élèves de Première optionnaires de Musique au Lycée Jean Renou et des résidents de l’ESAT Jean Bernard, ont appris à découvrir de nouvelles possibilités sonores. Ils sont devenus capables de proposer une performance musicale intégrant corps, instruments, machines et les sons numériques composés par les élèves de Seconde ICN avec l’artiste Eddie Ladoire. Dans cette aventure, chacun a dû faire un pas hors de ses habitudes pour apprivoiser l’inouï. »
À 15 h 30, les élèves de Terminale Littéraire, réviseront leur baccalauréat en animant un débat public sur le thème « Corps sans espace, corps sans frontière ? De l’espace politique au cyberespace », avec Jauffrey Berthier, Marie Lasserre et Thierno N’Diaye.
Argument : « La dématérialisation rendue possible par le cyberespace a-t-elle fait disparaître les frontières ? Permet-elle réellement la libre circulation des flux au point de rendre les États impuissants et les corps virtuels ? Nous confronterons ce discours de l’immatériel à l’expérience incorporée de la frontière vécue par celle ou celui qui, voulant la franchir, s’y trouve bloqué.e. en nous demandant ce que l’expérience de la migration peut apporter à la compréhension de la souveraineté politique. »